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Citations chères à Werner :

« C’est ici que j’attendais, que j’attendais, n’attendant rien. Par-delà le bien et le mal, jouissant tantôt de la lumière, tantôt de l’ombre, Abstrait du moi, tout jeu, pur jeu. Tout lac, tout midi, temps sans but. Quand soudain, amie, un fut deux … Et Zarathoustra passa près de moi … »
– Friedrich Nietszche  – Le Gai Savoir

« Lieber ein bischen mehr Kultur als zuviel Sonne! »
– Coburg

« La liberté sans une morale de la liberté, n’est que ruine de l’âme. »
– Montaigne

« Les feuilles tombent, elles tombent de très haut, comme si de lointains jardins se fanaient dans les cieux. Elles tombent avec des gestes de refus … Nous tombons tous … Pourtant il y a quelqu’un qui tient ces chutes, avec une infinie douceur, entre ses mains. »
– Rilke


Musique jouée (à la demande de Werner) pendant la cérémonie à l’église de Chaindon le 3 mai : Jean-Sébastien Bach, Partita No.2 in D minor BWV 1004, Chaconne, par Yehudi Menuhin


Hommage de Monsieur Fritz Hauri, ancien préfet du district de Moutier, présenté à cette même cérémonie :

Adieu à un ami très cher

Quand j’ai connu Werner Walther – il y a de cela un certain nombre d’années – jamais je n’aurais imaginé que viendrait le jour où, sollicité par la famille, il me faudrait, ici, prendre congé de cet ami très cher. Et ce jour est pourtant là, démontrant une nouvelle fois notre impuissance ou notre vanité à vouloir maîtriser notre destin.

Notre amitié naissante d’alors reposait sur une invitation à participer à un groupe de randonneurs – que Werner avait intégré bien avant moi – se retrouvant chaque semaine pour explorer notre belle région et ses environs.

Des contacts plus étroits entre certains naquirent. Ainsi, entre Werner et moi. Ce fut toujours un bonheur de se retrouver pour découvrir, avec d’autres, au contact de la nature, des formes d’équilibre, d’intérêt, de curiosité, d’étonnement perpétuel, d’amitié aussi pour des êtres et des choses.

A propos du spectacle de la nature, Werner m’avait confié cette impression de« se fondre dans un être sans limite ». Pour lui, l’homme est la nature même. Nous sommes partie intégrante de la nature. Nous ne sommes pas les spectateurs de la nature. Nous la vivons: elle est nous et nous sommes elle.

Ces digressions nous ont amenés sur d’autres terrains où son étonnante érudition a fait merveille. Souvent aussi, lors de communications‐téléphoniques qui pouvaient durer plus de trente‐ou de 45 minutes, il m’éblouissait en me faisant découvrir sa foi chrétienne profonde et m’entraînait à sa suite pour après approuver la mienne.

Puis ce fut la découverte de ses connaissances musicales étonnantes et la participation, ensemble, à de merveilleux concerts.

A l’apparition des difficultés physiques, tant pour Werner que pour moi, nous empêchant ainsi de pratiquer nos randonnées pédestres, nous les avons remplacées par des évasions en voiture, à la recherche d’une quelconque métairie en montagne où nous retrouvions nos amis.

Je suis persuadé que Werner, conscient de ce qu’il est infiniment petit en tant qu’individu, a cherché d’instinct à s’associer à la plénitude de l’infiniment grand, à tout ce qui le transcende et contribue à l’élever. Contempler le ciel, les arbres et les fleurs c’est, pour celui qui regarde, participer à la grandeur, à la splendeur du monde où il vit et qui le dépasse. C’est participer à l’élan qui donne la vraie dimension du monde au‐delà de l’espace qui nous est mesuré et du temps qui nous est compté. C’est de cette façon aussi que Werner m’avait fait comprendre sa vision des choses qui sont à notre disposition.

Telle restera au cœur de ses compagnons l’image de Werner Walther, cet ami très cher que nous avons apprécié. A vous, chères familles, qui pleurez un papa adoré et un parent, va notre compassion que nous souhaitons réconfortante dans cette épreuve, compassion doublée de nos condoléances émues.

Chaindon, le 3 mai 2012 Fritz Hauri, ancien préfet du district de Moutier

 

One thought on “Documents

  1. Un grand merci pour l’envoi de ces quelques documents. Il permet la continuation d’un partage avec vous toutes et tous qui m’est cher. Nous ne nous sommes certainement pas trouvés par hasard.
    Cordialement
    Denis